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Document 1 : Les Filles du Roy
Les Filles du Roy
En 1663, le roi Louis XIV et son ministre de la Marine Jean-Baptiste Colbert, adoptent plusieurs politiques pour assurer la croissance de la population coloniale.
De 1663 à 1673, ils envoient 770 jeunes femmes en Nouvelle-France, que l’on surnomme les Filles du Roy. Un grand nombre de ces filles célibataires proviennent de milieux défavorisés, ayant été élevées dans des institutions publiques telles que des hôpitaux généraux ou des orphelinats.
Charles William Jefferys, L’arrivée des jeunes filles françaises en 1667 (vers 1925), Bibliothèque et archives Canada, C-010688, MIKAN 2837246. Image du domaine public.
Source du texte :
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France : politique et économie
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Document 7 - La maison du censitaire
Les maisons des censitaires sont très modestes et construites de bois. Elles ne comptent généralement qu'une seule pièce habitable. Toutes les activités se font donc dans l'unique pièce de la maison, que ce soit dormir ou manger. Il y a peu de meubles : une table, des bancs, un lit et une armoire.
L'élément le plus important de la maison est le foyer ou le poêle à bois. En plus de chauffer la maison et d'éclairer l'intérieur, le foyer permet de cuisiner. Les habitants de la Nouvelle-France ont construit leur maison en fonction de nos hivers très froids. Les habitations ont des toits plus inclinés pour éviter l'accumulation de neige. Il y a peu de fenêtres pour empêcher le froid d'entrer et à la place des vitres, les habitants mettent du papier huilé.
Lamontagne et Duchesne, La maison du censitaire. Tous droits réservés
Source du texte :
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.
Ce document fait partie du dossier : Le régime seigneurial avec Minecraft
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Document 2 : Le commerce triangulaire
Le commerce triangulaire
Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social (BY-NC-SA).
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France : politique et économie
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Colonisation, un jeu fictif!
Contexte
La Nouvelle-France est une colonie française. Ainsi, son développement est intimement lié à celui de sa métropole. Depuis 1663, le roi de France a pris en charge son administration avec la mise en place du Gouvernement royal. Quelle place réserve-t-il à la Nouvelle-France dans l’Empire français? Peut-on comparer son évolution à celle des Treize colonies anglaises plus au sud?
Colonisation, un jeu fictif!
Tout en étant fictifs, les jeux de stratégies qui font référence au passé s’inspirent de l’histoire et de données réelles. Connais-tu certains de ces jeux? En amorce nous te proposons d’explorer la fiche technique des Treize colonies qui pourrait faire partie d’un jeu fictif sur la colonisation de l’Amérique du Nord. Quelles sont les forces et les faiblesses de ces colonies? Dans quel aspect les Treize colonies se démarquent-elles ? Pourquoi?
Si tu avais à créer la fiche technique de la Nouvelle-France, quelles en seraient les caractéristiques? En quoi sa relation avec la métropole influence-t-elle ces caractéristiques?
RÉCIT univers social, adaptée de Wikimédia Commons. Licence : Creative Commns (BY-NC-SA).
Ce document fait partie du dossier : Contexte colonial de la Nouvelle-France
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Document 3 : La traite des fourrures
La traite des fourrures
Le commerce des fourrures constitue le moteur économique de la Nouvelle-France. Cette activité permet l’enrichissement de la métropole. En effet, le duvet de castor d’Amérique est utilisé par les chapeliers français pour confectionner des couvre-chefs en feutre imperméables de toutes sortes de formes. La mode des chapeaux de castor se répand partout en Europe, dans toutes les couches de la société.
Charles W. Jefferys, The fortified Trading Post of the French Regime in Canada, when Indians were Kept Outside the Gates (1909), Bibliothèque et Archives Canada, C-007024, MIKAN 21925. Licence : image du domaine public.
Source du texte :
Service national du RÉCIT, univers social.
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France : politique et économie
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Document 1 : Les guerres coloniales
Les guerres coloniales
La Nouvelle-France fait partie de l’Empire français. À cause de cela, elle se trouve fréquemment entraînée dans des conflits avec les ennemis de la France.
« Les guerres qui ont lieu au début du [18e] siècle mobilisent plusieurs centaines de Canadiens et ralentissent le commerce. Mais les combats se déroulent aux limites extrêmes de la colonie, dans la baie d’Hudson et à Terre-Neuve. Le traité d’Utrecht qui, en 1713, annule les victoires coloniales françaises et prive la colonie d’une partie de ses possessions, a des retombées économiques et politiques considérables, mais peu d’effets sur la vie des habitants. De même, la guerre de succession d’Autriche perturbe les activités économiques entre 1744 et 1748, mais elle engage plus les militaires de Louisbourg que les familles canadiennes. »
Observe l’organigramme ci-dessous. Quel est le rôle de la métropole par rapport à la colonie?
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Source du texte :
Jacques Mathieu, La Nouvelle-France. Les Français en Amérique du Nord, XVIe-XVIIIe siècle, Paris/Québec, Belin/Les Presses de l’Université Laval, 1991, p. 165.
Ce document fait partie du dossier : Contexte colonial de la Nouvelle-France
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Document 4 : La compagnie des Cent-Associés
La compagnie des Cent-Associés
Après avoir pris possession de terres en Amérique du Nord, le roi français décide de remettre l'organisation de la colonie à des compagnies privées qui doivent en assurer le développement. Ces compagnies reçoivent le privilège d'exploiter les richesses du territoire et bénéficient du monopole de la traite des fourrures avec les Autochtones. Elles contribuent à enrichir l'économie de la métropole (la France). Toutefois, les compagnies, dont la principale préoccupation reste le commerce des fourrures, vont échouer dans leur mission de favoriser le peuplement de la colonie.
Dans la colonie, les compagnies se succèdent l'une après l'autre. Ces sociétés commerciales se composent de riches marchands qui possèdent les fonds nécessaires pour subventionner les expéditions. Fondée en 1627 par le cardinal Richelieu, la Compagnie des Cent-Associés est considérée comme l'une des plus importantes.
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Source du texte :
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France : politique et économie
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Document 5 : La Grande Paix de Montréal
La Grande Paix de Montréal
« Ces derniers [les Iroquois], affaiblis par la guerre, mais également soucieux de résorber les dimensions internes qui affectent leur confédération en jouant la carte de la neutralité entre les empire français et anglais concurrents, sont finalement conduits à ratifier, en août 1701, la « Grande Paix de Montréal ». Cette paix générale, signée en outre par le gouverneur Louis-Hector de Callière et les ambassadeurs de plus d’une trentaine de [Premières Nations] alliées aux Français, fut plus durable que les traités des siècles précédents. La Nouvelle-France, et la région de Montréal au premier chef, n’allaient plus vivre comme le passé dans la hantise permanente des raids iroquois. »
Vidéanthrop, Cérémonie de la signature du Traité de la Grande Paix de Montréal en 1701, © Vidéanthrop. Licence : Illustration gratuite pour une utilisation dans un contexte éducatif seulement et avec mention de la source originale « Vidéanthrop ».
Source du texte :
Gilles Havard et Cécile Vidal, Histoire de l’Amérique française, Paris, Flammarion, 2003, p. 111.
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France : politique et économie
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Document 6 : L’expansion territoriale de la Nouvelle-France
L’expansion territoriale de la Nouvelle-France
À partir de 1665, le territoire de la Nouvelle-France s’étend de manière considérable. À la demande des autorités, des explorateurs continuent de chercher un chemin vers l’Asie. Ils travaillent aussi à l’accroissement du territoire de traite des fourrures, car celles-ci se raréfient dans la vallée du Saint-Laurent. Par exemple, Louis Jolliet et le père Marquette descendent le Mississippi jusqu’à la frontière actuelle de l’Arkansas et de la Louisiane.
Pendant leur passage, les explorateurs construisent des forts qui servent de défense militaire, mais également de poste de traite. Ils concluent aussi des alliances commerciales et militaires avec les Premières Nations.
La Nouvelle-France en 1713, Par ici la démocratie, Assemblée nationale du Québec, 2014. Licence : utilisation permise dans un contexte éducatif et non commercial.
Source du texte :
Service national du RÉCIT, univers social.
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Document 7 : La destruction des Hurons
La destruction des Hurons
À la fin des années 1640, les guerres entre les Hurons et les Iroquois atteignent leur apogée. Elles aboutissent à la destruction de la Huronie, entre 1648 et 1650. Parmi les Hurons, les survivants du massacre se dispersent ou s’établissent avec les jésuites dans une réserve à proximité de Québec.
Le massacre des Hurons désorganise la traite des fourrures avec les Français, car ceux-ci perdent leurs principaux intermédiaires de traite. Dès lors, les coureurs des bois doivent se rendre eux-mêmes à l’intérieur du continent pour y chercher les fourrures.
Joseph Légaré, Le massacre des Hurons par les Iroquois (1828), Musée national des beaux-arts du Québec, 1957.204. Licence : image du domaine public.
Source du texte :
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.
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Document 8 : La guerre de la Conquête
La guerre de la Conquête
Au 18e siècle, des tensions de plus en plus fortes se font sentir entre les colonies françaises et britanniques d’Amérique du Nord. Les Treize colonies, densément peuplées, manquent d’espace pour se développer. Elles convoitent donc les territoires situés à l’ouest des Appalaches, mais ces terres fertiles sont sous la domination française. De plus, les colons britanniques désirent s’emparer du réseau de traite des fourrures que contrôlent les Canadiens ainsi que des pêcheries de Terre-Neuve et de l’Acadie. Ces objets de rivalité mèneront à l’éclatement de la guerre.
Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Source du texte :
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
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Document 9 : Les forges du Saint-Maurice
Les forges du Saint-Maurice
Fondées le 25 mars 1730, les Forges du Saint-Maurice représentent la première entreprise sidérurgique de la Nouvelle-France. Les Forges du Saint-Maurice créent des emplois dans la région, employant jusqu’à 120 hommes, et amènent la création de nouveaux métiers. On y confectionne des barres de fer, des marmites, des poêles, des haches et des armes telles que le canon.
Malgré une situation financière difficile, les Forges demeurent en activité pendant plus de 150 ans contribuant ainsi au développement de la ville de Trois-Rivières. L'exploitation du fer contribue à une certaine diversification de l'économie de la Nouvelle-France. Selon une vision plus globale, son apport reste toutefois marginal si on le compare aux profits engendrés par le commerce des fourrures et la vente des produits agricoles.
Benjamin Sulte, Les forges du Saint-Maurice, Montréal, Coll. Mélanges historiques, vol.6, G. Ducharme, 1920, p. 4.
Source du texte :
Service national du RÉCIT de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France : politique et économie
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Document 10 : Le régime seigneurial
Le régime seigneurial
Sous l’autorité du roi, le gouverneur et l’intendant concèdent des terres, des seigneuries, le long de la vallée du Saint-Laurent aux seigneurs qui à leur tour divisent leur seigneurie entre les colons, appelés les censitaires. Tout comme le régime féodal français, le système seigneurial établit une étroite relation entre le seigneur et ses censitaires, relation dictée par des droits et des devoirs mutuels.
Le seigneur
Le seigneur est présent (il tient feu et lieu) et assure la bonne gestion de sa seigneurie. Il subventionne la construction des routes et veille au bon fonctionnement du moulin pour ses censitaires.
Le censitaire
Sur sa terre, qu’il a défrichée, le censitaire pratique l’agriculture et contribue ainsi à ce qu’on appelle l’économie paysanne. Il participe à des corvées et paie au seigneur une rente, appelée le cens.
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Source du texte :
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France : politique et économie
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Bande Dessinée
Voici la première page de la bande dessinée sur la période 1608-1760. Cliquez ICI pour télécharger les trois pages de la bande dessinée.
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social / http://documents.recitus.qc.ca.
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France : politique et économie
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La Nouvelle-France au 18e siècle
Contexte
Sous le régime de Louis XIV, la Nouvelle-France deviendra une véritable société française en Amérique. Vers la fin de son règne, la signature du traité d’Utrecht (en 1713) met fin à des années d’expansion française en Amérique. L’immense territoire de la Nouvelle-France sera fixé pour plusieurs années.
La Nouvelle-France au 18e siècle
Pehr Kalm, botaniste suédois, explore la Nouvelle-France au 18e siècle et y découvre une société française bien établie. Voici ce qu’il relate dans son journal :
« Québec [est] la ville la plus importante du Canada [...]. Les paroisses [dans les campagnes] sont presque toutes situées au bord du fleuve St-Laurent, la rivière Richelieu et quelques autres petites rivières qui viennent se jeter dans ces eaux. [...] »
Compare le texte et la carte. Quelle contradiction peux-tu soulever entre la description que fait Pehr Kalm du territoire et l’étendue des possessions françaises illustrée sur la carte?
La Nouvelle-France en 1700, Par ici la démocratie, l’Assemblée nationale du Québec, 2014. Licence : utilisation permise dans un contexte éducatif et non commercial.
Source du texte :
Pehr Kalm (traduction de Jacques Rousseau, Guy Béthume et Pierre Morisset), Voyage de Pehr Kalm au Canada en 1749, Montréal, CLF, 1977, p. 343.
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France de 1663 à 1715
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Document 2 : Diversification de l’économie
Diversification de l’économie
« Les intendants se soucient de faire naître ou de maintenir de petites industries : moulins à scie, fabriques de toile, goudronneries ; mais, faute de capitaux ou d’ouvriers spécialisés, ou faute de débouchés (car le commerce avec les Antilles ne put jamais prendre d’ampleur), ces petites industries ne durent qu’un matin ou sont d’un rapport instable.
Il y a bien la chapellerie de Montréal qui, à cause de l’approvisionnement facile en fourrures, aurait pu atteindre un grand essor ; mais il fallut la fermer en 1736 sur les ordres de la métropole, les colonies n’existant alors que pour fournir les matières premières à l’Europe.
Hocquart* établit à Québec des chantiers de construction navale qui, grâce à des subventions royales, seront très actifs de 1739 à 1750. À partir de 1733, Poulin de Francheville met en marche les forges Saint-Maurice [..] »
*Hocquart : intendant de la Nouvelle-France entre 1729 et 1748.
Benjamin Sulte, Les forges du Saint-Maurice, Montréal, Coll. Mélanges historiques, vol.6, G. Ducharme, 1920, p. 4.
Source du texte :
Marcel Trudel, Initiation à la Nouvelle-France : histoire et institutions, Montréal et Toronto, Holt, Rinehart et Winston, 1968, p. 89-90.
Ce document fait partie du dossier : Contexte colonial de la Nouvelle-France
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Document 3 : Jean Talon et ses mesures de peuplement
Jean Talon et ses mesures de peuplement
L’intendant Jean Talon a comme mandat de la métropole de mettre en place des mesures qui visent à accroître la population française sur le territoire de la Nouvelle-France.
Parmi ces mesures, Talon fait venir les Filles du Roy, des jeunes femmes sans famille pour qu’elles trouvent un mari parmi les hommes présents dans la colonie, dont les soldats du régiment de Carignan-Salières.
Dans les faits, seulement 10 000 Français vont immigrer en Nouvelle-France, ce qui est beaucoup moins que dans les Antilles où le commerce est plus florissant et le climat plus clément. C’est l’accroissement naturel qui est principalement responsable de la hausse de la population dans la colonie. En effet, Jean Talon met en place des politiques pour favoriser les naissances. Il accorde des allocations aux familles de dix enfants et plus. Il donne une dot (de l’argent) aux hommes qui se marient avant l’âge de vingt ans et aux filles qui se marient avant l’âge de seize ans.
Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Données du graphique : Statistiques historiques du Canada, « Recensements du Canada, 1665-1871 », en ligne. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Source du texte :
« Lettre de Jean Talon au ministre de la Marine Jean-Baptiste Colbert, 10 octobre 1670 », dans Marcel Trudel, La Nouvelle-France par les textes. Les cadres de vie, Montréal, Éd. Hurtubise HMH, 2003, p. 104.
Ce document fait partie des dossiers : Contexte colonial de la Nouvelle-France, La Nouvelle-France de 1663 à 1715
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Document 4 : Le mercantilisme et les libertés économiques des Canadiens
Le mercantilisme et les libertés économiques des Canadiens
La Nouvelle-France, « dont l'histoire s'inscrit dans les cent cinquante années du régime français est une colonie, donc un territoire destiné, selon le contexte historique des 16e et 17e siècles, à enrichir un État-nation [La France] ambitieux d'accroître sa puissance. [...]
Cette paix [de 1701 avec les Iroquois] ouvrait la voie à l'expansion canadienne vers le Sud et rendait possibles des relations commerciales avec les Anglais. Mais le pacte colonial défendit tout commerce avec les Anglais, le commerce ne devant se faire qu'avec la France. Au moment où le marché français était saturé de castor canadien, cette mesure mercantiliste pèse lourdement sur la vie économique de la Nouvelle-France et présente, du point de vue colonial, une regrettable restriction à la liberté économique et politique.»
En quoi la mesure décrite dans le texte est-elle représentative du mercantilisme?
Graphique du Récit national de l’univers social, à partir des données de Marcel Trudel, Initiation à la Nouvelle-France : histoire et institutions, Montréal et Toronto, Holt, Rinehart et Winston, 1968, p. 211. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Source du texte :
Rosario Bilodeau, « Liberté économique et politique des Canadiens sous le régime français », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol 10, no 1, 1956, p. 49-58.
Ce document fait partie du dossier : Contexte colonial de la Nouvelle-France
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Documents 5 : Les Canadiens contournent les règles
Les Canadiens contournent les règles
« Les difficultés du marché eurent comme autre conséquence d'augmenter le commerce interlope*. Depuis plusieurs années déjà, les commerçants canadiens font porter une partie de leurs fourrures à Albany [dans la colonie de New York] par les [Autochtones]. La crise rend plus importante cette contrebande. Bégon** écrit en 1715 qu'il passe tous les ans 50,000 livres de castor aux Anglais. En 1737, la Compagnie des Indes reçoit 180,000 livres de castor, et Hocquart*** affirme que la plus grande partie va à Albany. [...] Mais la contrebande est « très profitable aux marchands de Montréal » qui vendent plus cher sur le marché anglais, font deux expéditions par année, sont payés en argent et évitent l'impôt de 25% sur le castor. »
*Interlope : activité illégale
**Bégon : intendant de la Nouvelle-France entre 1710 et 1726
***Hocquart : intendant de la Nouvelle-France entre 1729 et 1748
L’image est une lettre du gouverneur général Charles de Beauharnois de La Boische à un gouverneur de la Nouvelle-Angleterre dénonçant la visite en Nouvelle-France de négociants anglais qui viennent faire de la contrebande.
Lettre du gouverneur général Charles de Beauharnois de La Boische à un gouverneur de la Nouvelle-Angleterre (1738), Bibliothèque et Archives Canada, MG18-G6, MIKAN 3071262. Licence : image du domaine public.
Source du texte :
Rosario Bilodeau, « Liberté économique et politique des Canadiens sous le régime français », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol 10, no 1, 1956, p. 61-62.
Ce document fait partie du dossier : Contexte colonial de la Nouvelle-France
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Document 6 : Les Français aux quatre coins de l’Amérique du Nord
Les Français aux quatre coins de l’Amérique du Nord
« Peu peuplée, la Nouvelle-France occupe un territoire pratiquement démesuré. La recherche effrénée du castor et le désir de trouver un passage vers l’Asie ont poussé les Français aux quatre coins de l’Amérique du Nord. On a peine aujourd’hui à imaginer l’immensité de la Nouvelle-France au milieu du 18e siècle. »
Selon toi, qui finance ces expéditions?
La Nouvelle-France en 1700, Par ici la démocratie, l’Assemblée nationale du Québec, 2014. Licence : utilisation permise dans un contexte éducatif et non commercial.
Source du texte :
Louise Charpentier et al., Nouvelle histoire du Québec et du Canada, Montréal, Les Éditions du Boréal Express, 1985, p. 112.
Ce document fait partie du dossier : Contexte colonial de la Nouvelle-France
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Document 1 : Le régime seigneurial
Le régime seigneurial
Sous l’autorité du roi, le gouverneur et l’intendant concèdent* des terres, des seigneuries, le long de la vallée du Saint-Laurent aux seigneurs qui à leur tour divisent leur seigneurie entre les colons, appelés les censitaires. Tout comme le régime féodal français, le système seigneurial établit une étroite relation entre le seigneur et ses censitaires, relation dictée par des droits et des devoirs mutuels. Les rapports sociaux entretenus entre le seigneur et les censitaires favorisent l’établissement d’un climat d’entraide dans la seigneurie.
Le seigneur
Le seigneur est présent (il tient feu et lieu) et assure la bonne gestion de sa seigneurie. Il subventionne la construction des routes et veille au bon fonctionnement du moulin pour ses censitaires.
Le censitaire
Sur sa terre, qu’il a défrichée, le censitaire pratique l’agriculture et contribue ainsi à ce qu’on appelle l’économie paysanne. Il participe à des corvées et paie au seigneur une rente, appelée le cens.
* Concéder des terres : accorder, attribuer des terres.
Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
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Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France de 1663 à 1715
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Document 2 : Le gouvernement royal
Le gouvernement royal
En 1663, le roi Louis XIV veut concentrer l’essentiel de tous les pouvoirs entre ses mains en établissant une monarchie absolue.
Louis XIV décide donc de prendre en main la colonie et d’y instaurer un gouvernement royal. Cela entraîne un changement de structure politique dans la colonie. Ce nouveau système permet au roi d’exercer un pouvoir direct sur l’administration de la colonie, et ce, sans l’intermédiaire des compagnies. Axé sur la gestion à long terme de la colonie, le gouvernement royal vise à faire de la Nouvelle-France une société à l’image du modèle français.
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Document 4 : La religion et les communautés religieuses
La religion et les communautés religieuses
« La vie spirituelle en Nouvelle-France passe d'abord par l'arrivée des ordres religieux dès la première moitié du 17e siècle : jésuites, récollets, sulpiciens, ursulines, sœurs grises, dames de la Congrégation. Si la conversion des peuples autochtones au christianisme les préoccupe de manière particulière, ces missionnaires étendent rapidement leur influence aux secteurs de l'éducation et des soins aux malades.
À partir de 1674 la donne change lorsque Mgr* de Laval est désigné premier évêque de Québec. [...] L'une de ses premières réalisations est de créer une série de paroisses [...]. C'est cette structure qui servira de fondement à l'administration religieuse. [...] Le paroissien est tenu d'entretenir son curé; cela se fait par le truchement de la dîme**. Afin d'asseoir l'autorité du curé, chaque paroissien est assujetti à un code de pratique religieuse qui prévoit tout. D'abord, chaque nouveau-né doit obligatoirement être baptisé afin d'entrer dans l'Église catholique. Cela doit se faire dans les jours qui suivent la naissance. »
*Mgr : monseigneur, titre donné à l’évêque.
**Dîme : représente le 1/26 de la récolte annuelle des habitants.
L'église est au centre de la vie des habitants de la Nouvelle-France, © Lamontagne et Duchesne, Prologue.
Source du texte :
Ville de Montréal, Nicolas Joseph Chasle : La religion en Nouvelle-France, en ligne.
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Document 7 : Le commerce triangulaire
Le commerce triangulaire
Dans le cadre du système économique du mercantilisme de la France, Jean Talon jette les bases d’un système commercial complémentaire entre la Nouvelle-France, les Antilles et la métropole, avec l’accord de celle-ci. Cette forme de commerce vise à diversifier l’économie de la Nouvelle-France et ainsi contrer les effets négatifs du mercantilisme.
Il faut cependant attendre le 18e siècle pour qu’il y ait un début d’échange commercial, mais ces échanges restent toutefois limités.
Quelle est la principale ressource exploitée en Nouvelle-France selon cette carte?
Qu’est-ce que la France envoie en Nouvelle-France en échange?
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Document 6 : La Grande paix de Montréal
La Grande paix de Montréal
Visionne cette vidéo de Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal.
Voici la transcription de la vidéo :
« Le jour se lève sur Montréal, en ce 4 août 1701. Dans quelques heures, le gouverneur de la Nouvelle-France, Louis-Hector de Callière, proposera aux [Premières Nations] alliées et ennemies «d’enterrer la hache de guerre». Enfin! Depuis près d’un siècle, les conflits armés ont fait des centaines de morts chez les Français et surtout chez les [Autochtones]. Les populations vivent dans la peur d’une attaque meurtrière. Se déplacer devient périlleux. Comment faire du commerce alors? Il est temps de faire la paix.
Mais cette paix ne se gagne pas sans peine! Il a fallu des années de négociations pour en arriver à ce moment… Pour que la paix soit durable, la France et la trentaine de nations [autochtones] concernées doivent s’engager en ratifiant un traité. Le gouverneur Callière et les chefs [autochtones] réussiront-ils à instaurer une trêve générale? »
Pointe-à-Callière, 1701, La Grande Paix de Montréal - Introduction, YouTube.
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Document 5 : Les explorations françaises en Amérique du Nord
Les explorations françaises en Amérique du Nord
« [Dans le dernier tiers du 17e siècle], la Nouvelle-France connaît une formidable expansion territoriale, qui s'explique par le retour de l'économie basée sur l'exploitation des fourrures. En effet, les explorations vers l'intérieur du continent sont principalement motivées par le besoin de nouveaux territoires de traite, puisque les fourrures se raréfient dans la vallée du Saint-Laurent. De plus, les guerres iroquoises, par leurs attaques contre les Hurons et les Outaouais, alliés habituels des Français, interrompent les arrivages de fourrures à Montréal. Pour contourner ce problème, les Montréalais se passent des intermédiaires et se rendent dans la région des Grands Lacs. »
Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Source du texte :
Christine Conciatori, « Montréal, plaque tournante des explorations françaises en Amérique », Cap-aux-Diamants, n°66 (2001), p. 10.
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Document 7 : Les Filles du Roy
Les Filles du Roy
Voici le témoignage de sieur de Bacqueville de La Potherie qui fut de passage en Nouvelle-France en 1698 :
« On y parle ici parfaitement bien sans mauvais accent. Quoiqu'il y ait un mélange de presque toutes les provinces de France, on ne saurait distinguer le parler d'aucune dans les canadiennes. »
Un historien confirme que :
« L’arrivée de centaines de Filles du roi originaires de la région parisienne va répandre l’usage du français comme langue commune, un phénomène amplifié par le mélange des origines favorisant l’usage du français même entre conjoints et entre voisins. [...]
L’arrivée massive de ces femmes majoritairement francisantes va donc contribuer à l’adoption du français comme langue maternelle commune dans la colonie [...]. »
Charles William Jefferys, L’arrivée des jeunes filles françaises en 1667 (vers 1925). Bibliothèque et archives Canada, C-010688, MIKAN 2837246. Image du domaine public.
Source du texte :
Claude-Charles Bacqueville de La Potherie, Histoire de l'Amérique septentrionale, Paris, Jean-Luc Nion et François Didot, 1753, p. 279. En ligne.
Yoann Sionneau, « Filles du roi, mères de la nation québécoise », Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, en ligne.
Ce document fait partie du dossier : La Nouvelle-France de 1663 à 1715
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Le mercantilisme
Contexte
Aux 16e et 17e siècles, les puissances européennes se lancent à la conquête de nouveaux territoires dans l’espoir d’y trouver des richesses (or et argent) et des matières premières qu’elles pourront transformer et vendre, leur assurant ainsi prospérité et pouvoir. Samuel de Champlain fonde l’établissement de Québec en 1608 et par le fait même, la ville de Québec. La Nouvelle-France est née.
Le mercantilisme
« Mercantilisme : doctrine économique qui vise l’enrichissement des États par l’accumulation des principales richesses que sont l’or et l’argent. Une colonie ne doit exister que pour fournir des matières premières à la métropole; il est interdit d’y créer des manufactures qui feraient concurrence à la métropole. »
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Source du texte :
Jacques Mathieu, La Nouvelle-France. Les Français en Amérique du Nord, XVIe-XVIIIe siècle, Paris/Québec, Belin/Les Presses de l’Université Laval, 1991, p. 110.
Ce document fait partie du dossier : Une colonie-comptoir
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