Document 6 : L’opinion de Robert Borden
L’opinion de Robert Borden
« En d’autres termes, l’Allemagne, le pouvoir militaire dominant, sans conteste, n’entend pas se déclarer satisfaite tant qu’elle n’aura pas enlevé la maîtrise des mers à l’Angleterre. [...] La plus haute autorité navale de l’Angleterre a déclaré que les navires du type dreadnought seront les seuls qui compteront dans un avenir très rapproché. Personne ne prétend que la suprématie n’appartient pas, actuellement, à la marine de guerre anglaise, mais cette suprématie disparaîtra dans deux ou trois ans, au plus, si des efforts extraordinaires ne sont faits par la mère patrie et ses grandes dépendances. [...]
Donc, si le Canada veut rester fidèle à son devoir, il n'abandonnera pas la patrie au moment du danger. [...] Nous n'avons pas de dreadnought de prêt ; nous n'avons pas de flotte à notre disposition. [...] Mais nous pourrions mettre à la disposition de l'Amirauté* l'équivalent en deniers sonnants** de cette dépense, et celle-là s'en servirait pour les fins de cette marine de guerre dans les conditions que nous pourrions imposer. En prenant cette attitude, [...] nous accomplirions un grand devoir patriotique envers notre pays et envers l’empire tout entier. »
*Amirauté : ministère de la Marine britannique.
** Deniers sonnants : en argent.
William James Topley, Robert Laird Borden (détail, 1901), Bibliothèque et Archives Canada, PA-028194, MIKAN 3424301. Licence : image du domaine public.
Source du texte :
Robert Borden, « Discours prononcé devant la Chambre des Communes », 12 janvier 1910, dans Compte-rendu officiel des débats de la Chambre des Communes du Canada, 11e parlement, 2e session, Ottawa, C.H. Parmelee, 1909-1910, p. 1855 et 1860, en ligne.
Ce document fait partie du dossier : Nationalistes et impérialistes
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