Le 24 avril 2013, l’édifice Rana Plaza, abritant une usine de fabrication de vêtements pour des marques internationales au Bangladesh, s’effondre faisant 1 135 morts. Loblaws, Benetton, Mango, Zara et Walmart faisaient fabriquer une partie de leurs vêtements à cette usine. Cette tragédie a mis en lumière les piètres conditions de travail des travailleurs du textile dans des pays en voie de développement. Par conséquent, la question se pose : quel est le prix réel d’un vêtement à 10 $. Si le consommateur y trouve son compte, d’autres personnes impliquées en subissent les conséquences ailleurs sur la planète. Selon Greenpeace, l’industrie du vêtement est la plus polluante du monde tout juste après celle des hydrocarbures ? Quelles sont les solutions possibles afin de minimiser les coûts sociaux, économiques et environnementaux causés par l’industrie du vêtement ?

« Certaines des plus grandes marques de mode dans le monde font fabriquer leurs vêtements dans des pays où la main-d’œuvre est peu chère, comme le Vietnam. En 2015, le Vietnam était le quatrième plus grand exportateur de textile du monde, après la Chine, l’Inde et le Bangladesh.

Le coût humain est élevé. Dans les usines de confection, les ouvrières et ouvriers travaillent six jours par semaine, le plus souvent pour moins d’un dollar de l’heure. Ils subissent une forte pression pour atteindre les objectifs journaliers et doivent souvent faire des heures supplémentaires, pratiquement sans pause et avec très peu de congés. »

« Magasiner dans les boutiques d’articles de seconde main est non seulement une façon de faire une véritable chasse au trésor pour trouver des pièces uniques, mais cela a aussi un avantage remarquable : c’est un excellent moyen d’alléger votre empreinte de carbone [puisque] c’est aussi le refuge de nombreux articles qui échappent ainsi au dépotoir. 

Lindsay Coulter, de la Fondation David Suzuki, [...] assure que donner aux magasins d’aubaines et y acheter est un excellent moyen d’exercer les trois R : réduire, réutiliser et recycler. « Acheter [ou louer] de seconde main est une excellente façon de trouver des articles dont vous avez besoin avant d’envisager d’acheter quelque chose de neuf », soutient-elle. « Qu’il s’agisse d’un sac à main ou d’une paire de chaussures, il faut vraiment voir les friperies comme un autre point de service pour tenter de réduire notre consommation. »

« Traditionnellement, l’industrie de la mode produisait deux collections par an. Cependant, depuis le début des années 2000, la «fast fashion» est en plein essor. [Résultat, la production de vêtements] a doublé entre 2000 et 2014.

La « fast fashion » correspond au renouvellement des collections de manière [constante]. Ainsi, toutes les semaines, de nouvelles collections sont proposées en magasins à des prix toujours plus bas. Avec une qualité moindre des vêtements produits et des tendances toujours plus éphémères, le phénomène de surconsommation s’en trouve amplifié.

Cependant, le gaspillage vestimentaire ne concerne pas seulement les consommateurs, mais aussi les marques de mode [jetable]. En effet, pour que les prix restent abordables, les marques se doivent de produire en masse. [Cette surproduction fait en sorte que les entreprises se retrouvent souvent avec de grandes quantités d’invendus. Ceux-ci seront par la suite incinérés, afin de faire de la place aux nouvelles collections]. »

« Selon l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, la mode émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Elle est également une grosse consommatrice d'eau : il faut par exemple l'équivalent de 70 douches pour la conception d'un tee-shirt, 285 pour un jean. En tout, 4 % de l'eau potable dans le monde est utilisée pour produire nos vêtements, rapporte encore l'Ademe. »

« Des militantes ont disposé, dimanche soir, des affiches devant une vingtaine d'enseignes comme Zara [...] et Lacoste pour dénoncer le recours par ces marques au travail forcé des Ouïghours.

« Ici, on tue des Ouïghour·e·s. » Le message, inscrit en lettres capitales rouges sur fond blanc, a fleuri à la tombée de la nuit, dimanche, devant 24 magasins parisiens. Une vingtaine de
« colleuses », [...] ont voulu frapper fort pour dénoncer le traitement réservé aux membres de cette minorité musulmane du Xinjiang, en Chine, soumis à une persécution de type génocidaire.

En 2020, [il a été révélé] que près de 80 000 Ouïghours avaient été transférés [...] dans des usines à travers le pays et qu'« au moins 83 marques de portée internationale ont eu recours à ce travail forcé à un moment ou à un autre dans leur chaîne de fabrication».

Initialement sur la liste, le géant suédois H&M en a été retiré après avoir annoncé qu'il ne s'approvisionnerait désormais plus en coton venant du Xinjiang. »

Les vêtements équitables sont fabriqués à partir de normes principalement liées à l’environnement et aux conditions de travail des ouvriers du textile. Par exemple, la mention équitable est décernée à un vêtement dès lors que les ouvriers reçoivent une rémunération juste et que leurs conditions de travail ne nuisent pas à leur santé. Bien évidemment, le consommateur aguerri pourra s’informer auprès d’organismes comme équiterre et prendre connaissance des différentes certifications.

« Acheter local semble parfois coûter plus cher, en revanche, il faut souligner que les artisans québécois ont tendance à utiliser des [matériaux] de bonne qualité dans leur production. Que ce soit par éthique ou par fierté, la qualité devient un argument de plus pour justifier le prix. Payer plus cher pour quelque chose qui durera plus longtemps, cela peut être intéressant.

Acheter local, c'est aussi plus équitable. [En effet], les normes du travail québécoises sont là pour nous assurer que tous les travailleurs d'ici sont bien traités, de la fabrication de la matière première jusqu'à la confection en passant par la conception.

[Il faut garder] en tête que [si les produits d’ici sont plus chers] ils sont souvent de meilleure qualité et plus durables. En leur donnant la priorité, vous devriez avoir besoin d'en acheter moins souvent. [D’autant plus qu’un vêtement de qualité est bien souvent réparable, ce qui prolonge sa durée de vie]. »

« Le coton est l’une des cultures les plus polluantes au monde en raison des grandes quantités d'eau et de produits chimiques qu'il requiert. C’est une plante fragile et vulnérable face aux insectes. Selon les experts de l’ONU, l’utilisation globale des pesticides provoque, chaque année, la mort de plus de 200 000 personnes. Ces décès surviennent principalement dans les pays en développement. [...]

[Finalement, les conditions de travail sont particulièrement difficiles dans l’industrie.] D’ailleurs, le travail des enfants [y] est largement répandu et ce, à toutes les étapes de la transformation du coton. »