CONTEXTE

On appelle la période des années 1960 la « Révolution tranquille ». Ce terme un peu contradictoire (comment une révolution peut-elle être tranquille?) laisse entendre qu’il y a eu un certain nombre de changements dans la société à cette époque. On dit de cette période qu’elle a donné lieu à la modernisation de l’État québécois. En quoi consiste cette modernisation? Qu’est-ce qui différencie l’État du Québec avant et après la Révolution tranquille?

Le duplessisme

Selon la description que font ces historiens du gouvernement de Maurice Duplessis, quelles sont les caractéristiques de l’État québécois d’avant 1960?

« Le gouvernement Duplessis affiche un profond conservatisme en matière économique, sociale et politique. Défendant l’entreprise privée, il appuie le grand capital, américain et canadien-anglais, auquel il laisse le soin de développer le Québec, en mettant surtout l’accent sur l’exploitation des ressources naturelles. [...] il s’oppose à l’accroissement de l’intervention étatique. Défenseur de l’ordre établi, Duplessis combat le militantisme syndical et affuble de l’étiquette “communiste” les agents de changement social. »

Maîtres chez nous

Lors de l’élection québécoise de 1962, le Parti libéral de Jean Lesage utilise cette affiche, désormais célèbre, qui porte le slogan «Maîtres chez nous». Cette affiche fait référence au fait que les Québécois veulent reprendre possession d’une de leurs ressources naturelles. Sais-tu laquelle?

L’objectif principal de la loi sur l’assurance-hospitalisation (1964)

« Afin que les résidents du Québec et les autres personnes déterminées par règlement reçoivent gratuitement des services [de santé] assurés selon des modalités uniformes, le ministre [de la Santé] attribue aux établissements visés par la Loi sur les services de santé [...] les sommes nécessaires au financement du coût des services assurés qu'ils dispensent [...]. »

Le code du travail

« L’adoption du nouveau code du travail, en 1964, accorda de nouvelles garanties aux syndicats, assura leur indépendance financière et, plus important encore, donna le droit de grève aux employés du secteur public. »

Le rapport Parent sur l’éducation

« Dès leur arrivée au pouvoir, les libéraux annoncent la création en 1961 de la Commission royale d’enquête sur l’éducation, présidée par Mgr Alphonse-Marie Parent et chargée de recueillir des idées en vue de repenser le réseau scolaire québécois. L’objectif premier est d’accroître l’accès à l’école publique et de faire en sorte que davantage de jeunes terminent leurs études secondaires.

Les principales recommandations de la Commission seront intégralement appliquées par les gouvernements successifs. [...] Le Conseil supérieur de l’éducation sera créé, ainsi que, en 1964, le ministère de l’Éducation, qui requerra des négociations serrées avec les membres du clergé. »

Visionnez l’extrait à partir de 11 minutes 40 jusqu’à 14 minutes 20.

Les sociétés d’État*

Au fil du temps, le gouvernement du Québec crée plusieurs sociétés d’État pour offrir des services à la population et participer au développement de certains secteurs de l’économie. À quelle époque sont créées la majorité des sociétés d’État québécoise? Dans quel secteur de la société interviennent-elles?

*Société d’État: entreprise qui appartient à l’État et qui est administré par l’État.

La Nationalisation de l’électricité

En 1962, le ministre des ressources naturelles, René Lévesque, explique à la population le projet de nationalisation des compagnies privées d’électricité. Dans cette émission spéciale, présentée à la télévision à l’époque, il explique tous les détails du projet.

Visionner l’extrait à partir de 7 minutes 35 jusqu’à la fin de la vidéo.

L’État-providence

« Résultat d’un long processus commencé pendant la guerre, l’État-providence arrive à maturité durant les années 1960 et 1970, alors que se déploie la panoplie des mesures sociales qui en constituent l’aspect le plus visible. Ses trois modes d’intervention - règlementation [comme la loi sur la fréquentation obligatoire de l’école jusqu’à l’âge de 16 ans], redistribution [comme les allocations familiales], assurance [comme l’assurance-hospitalisation]- touchent tous les secteurs de la vie sociale et tous les individus. »

Sources des images : Devlin-Belaieff-Jousse, Félix Leclerc, Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3218251;

Majorettes en face de la structure "EXPO 67" à l'entrée de l'Expo, Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3624928;

Logo de la Caisse de dépôt et de placement et édifice Price, Caisse de dépôt de placement;

Hélène Jutras, Manic-2, Wikimedia Commons;

Pierre Gignac, Assemblée Nationale, Le monde en images, n° 38699;

L’infirmière, Eileen Carteren, prodiguant des soins à un patient, Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4366023;

René Lévesque remporte les élections du 15 novembre 1976, Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Banque d’image Récitus, Extrait du visuel de la campagne libérale Maîtres chez nous, Parti libéral du Québec, Banque d’images Recitus;

Victoire du Parti libéral de Jean Lesage aux élections de 1962, Archives de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Banque d’images Recitus;

Des élèves en classe à l'École Félix-Leclerc à Pointe-aux-Trembles, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6S7SS1_P742857, Porteurs de drapeaux (1964), Archives de la Ville de Montréal, Flickr, VM94-ED5-003.

La loi sur la capacité juridique des femmes mariées, 1964

En 1964, la première femme élue à l’Assemblée législative du Québec et première femme ministre, Claire Kirkland-Casgrain, dépose la loi 16 sur la capacité juridique des femmes mariées.

« [...] le Code civil persistait à nier à la femme mariée plusieurs des droits reconnus à l’homme et à faire d’elle, à toutes fins utiles, une mineure ou une irresponsable perpétuelle, entièrement soumise à l’autorité de son mari. La loi 16 met donc fin à cet état de chose en reconnaissant l’égalité juridique des époux et le droit pour la femme d’exercer des responsabilités civiles ou financières qui lui étaient interdites jusqu’alors. »