La krach boursier de 1929

« Le 24 octobre 1929, le krach boursier de Wall Street plongea l'économie américaine, et bientôt l'économie mondiale, dans la tourmente. À l'occasion du cinquantenaire de ce jeudi noir, retour en images sur le contexte économique qui précéda cette crise et ses conséquences dramatiques. »

Visionnez cette vidéo à propos de la crise économique de 1929.

Discutez en groupe classe des raisons qui ont provoqué le krach boursier.

Une ville en effervescence

« La prohibition* représente en effet un catalyseur important pour la ville [de Montréal], et pour le développement de son industrie touristique, de sa vie nocturne et de sa réputation. La ruée vers l’alcool, vécue par les centaines de milliers de touristes et visiteurs de passage, lance l’industrie du tourisme moderne à Montréal et favorise l’essor de sa vie nocturne, à la fois légale et illicite. Ces touristes sont accompagnés par les artistes de jazz et de cabaret à la recherche de travail, qui contribuent à leur tour à dynamiser cette vie nocturne. Si Montréal devient rapidement un refuge contre la prohibition pour les Américains, elle l’est aussi pour les Ontariens et environ la moitié de la population du Québec, qui sont frappés par l’interdiction pendant toute la période étudiée. »

*Au États-Unis, il est interdit de consommer et de produire de l’alcool dans les années 1920.

Consommation de masse

Dans les années 1920, l’Amérique entre dans une période de prospérité économique sans précédent. La vie quotidienne s’améliore grâce à l’électrification, particulièrement dans les villes. Des produits de luxe autrefois réservés aux élites deviennent d’usage plus commun alors que se développe un système d’achat à crédit. Ce système permet de remettre à plus tard des paiements par versements. Ainsi, l’industrie automobile ou la production d’électroménagers connaissent une importante croissance. La société de consommation fait son apparition.

Après avoir connu des conditions de vie difficiles, même les familles ouvrières voient leur pouvoir d'achat augmenter. Dans les années 1920, elles participent à une activité jusqu’ici inaccessible : le magasinage. Elles fréquentent de plus en plus les grands magasins comme ceux de la rue Sainte-Catherine : Eaton, Simpson, Morgan, Ogilvy, Dupuis Frères.

Le rôle de l’État

Avec les problèmes sociaux engendrés par l’industrialisation et l’urbanisation, une lente transformation du rôle de l’État s’amorce au début du 20e siècle. L’État n’est cependant pas entrepreneur. Il laisse le développement économique aux entreprises privées, se contentant de l’encadrer. Cette transformation reste cependant très timide avant les années 1930.

Sur le plan social, bien que le gouvernement du Québec ait tenté d’intervenir en finançant des programmes sociaux, l’Église et les communautés religieuses restent les maîtres d’oeuvre en matière de santé, d’éducation et d’aide aux plus démunis.

Le salaire des ouvriers

« Les années 1920, désignées souvent sous le vocable “Les années folles”, ont laissé l’image d’une période de progrès matériel significatif et d’une ère de liberté et de créativité nouvelles. [...] L’historien Terry Copp insiste sur l’importance de la pauvreté au milieu d’une apparente prospérité. [...] Il constate “que même au sommet de la prospérité de la fin des années vingt, les revenus moyens [...] se situaient bien au-dessous du minimum nécessaire pour subvenir aux besoins d’une famille moyenne”. »

La radio

« En 1922, la radio prit son essor avec l’inauguration de stations montréalaises : CKAC pour l’auditoire francophone et CFCF pour l’auditoire anglophone. Dès 1931, 37% des foyers urbains possédaient un poste de radio, en comparaison de 8% seulement en région. Comme le fit remarquer Elzéar Lavoie (1971):

À la campagne, s’il y a réception radiophonique, l’écoute est collective et, au lieu d’être un agent de liaison extérieure à la localité et un facteur d’individualisme, la radio est plutôt un agent de cimentation locale [...]. »

Le chômage au Canada et aux États-Unis

Le krach de la bourse de New York, en octobre 1929, marque le début d’une décennie de crise économique qui désorganise profondément l’ensemble de l’économie mondiale. L’économie canadienne, étroitement liée à celle des États-Unis, est durement touchée par cette crise qui s’étire jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. La production et les prix chutent, les usines tournent au ralenti ou ferment leurs portes, le chômage grimpe en flèche et la misère gagne de nombreux foyers.

Trente arpents

Le roman de Ringuet (Philippe Panneton de son vrai nom) Trente arpents (1938) s’inscrit dans la mouvance du nationalisme conservateur qui tente de faire face à la crise par un retour au mode de vie rural traditionnel et aux valeurs du passé. Voici un extrait :

« Et voilà que, par surcroît, il allait devenir le maître de la vieille terre des Moisan. C’est lui qui désormais déciderait que tel champ serait emblavé, tel autre laissé en pacage pour les bestiaux ; le foin serait coupé et vendu à son prix.

Tout dépendrait de lui. Et toutes les choses de la terre et lui-même ne dépendraient plus de rien que de la terre même et du soleil et de la pluie. [...] Lui, Euchariste, pourrait désormais s’adonner sans réserve aux labeurs que demande la terre. Si pour un temps des bras mercenaires [engagés] devraient l’assister, des fils bientôt naîtraient des chairs mêlées de sa femme – de sa femme ! – et de lui. »

Réagir à la crise

Durant la crise économique de 1929-1939, le Canada est atteint par une vague de chômage sans précédent. À partir de 1932, les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux mettent sur pied un système de secours direct pour fournir de la nourriture, du combustible, des vêtements et de l’aide au loyer pour les personnes dans le besoin.

Les gouvernements lancent également des travaux publics pour donner du travail aux chômeurs. Par exemple, ils construisent des ponts, des routes, des aqueducs, des égouts, des marchés, etc. Le gouvernement fédéral et celui de la province de Québec, avec l’aide du clergé, mettent sur pied des plans de colonisation pour encourager les chômeurs à se convertir à l’agriculture dans des régions éloignées, telles que l’Abitibi, le Témiscamingue, le Lac-Saint-Jean ou la Gaspésie.

Visionne cette vidéo des travaux publics à Montréal durant la crise.

Ça va venir découragez-vous pas

Mary Travers, mieux connue sous le nom de La Bolduc, écrit dans les années 1930 des chansons qui racontent le quotidien difficile des populations tout en transmettant un message optimiste. La diffusion de ses chansons à la radio contribue à sa popularité. Voici quelques-unes de ses paroles :

« Mes amis je vous assure que le temps est bien dur
Il faut pas s’décourager ça va bien vite commencer
De l’ouvrage i’va en avoir pour tout le monde cet hiver
Il faut bien donner le temps au nouveau gouvernement

Ça va v’nir puis ça va v’nir Ah! Mais décourageons-nous pas
Moi j’ai toujours le coeur gai et j’continue à turluter!

On se plaint à Montréal après tout on est pas mal
Dans la province de Québec on mange [à l’eau] notr’ pain sec
Y a pas d’ouvrage au Canada y en a ben moins dans les États
Essayez pas d’aller plus loin vous êtes certains de crever d’faim »