Les Philippines sont un pays d’Asie du Sud-Est constitué de plus de 7000 îles dont la population s’élève à 110 millions d’habitants. Depuis une dizaine d’années, ce pays connaît l’une des croissances économiques les plus fortes de la région. Sa capitale, Manille, concentre une bonne partie de la richesse de cette croissance fulgurante attirant ainsi des milliers de travailleurs. Avec près de 20 millions, le Grand Manille concentre à elle seule 14% de la population du pays. Elle est aussi l’une des villes les plus denses du monde avec 40 000 hab./km² (Montréal: 4 000 hab./km²). Cependant, la bonne performance économique et la forte urbanisation des dernières années n’a pas enrayé l’extrême pauvreté des bidonvilles qui ne cessent de s’agrandir. Sur le plan géographique, à tout moment la capitale des Philippines est soumise à des phénomènes naturels pouvant menacer la sécurité des 20 millions d’habitants: typhons, tremblements de terre, inondations ou éruptions volcaniques. Comment la ville de Manille fait face aux différents risques naturels qui la guette?

« Des milliers d’habitants de l’île principale de Luzon, qui abrite la région métropolitaine de Manille, la capitale des Philippines, ont fui leurs habitations mercredi et se sont réfugiés à l’approche d’un autre typhon [Vamco], le cinquième cyclone à frapper l’île en un mois seulement, ont indiqué les autorités locales.

[...] Des vents destructeurs et de fortes pluies pilonnaient déjà les provinces sur la trajectoire du typhon Vamco, qui devait toucher terre soit mercredi soir, soit jeudi matin, a indiqué le bureau météorologique. »

« Les secouristes s’affairaient, mardi 23 avril 2019, pour tenter de retrouver des dizaines de personnes potentiellement prises au piège d’un bâtiment qui s’est effondré la veille près de Manille lors d’un puissant séisme qui a fait au moins 11 morts, selon un nouveau bilan. Un précédent décompte, lundi soir, faisait état de cinq personnes tuées à la suite de cette secousse, dont la magnitude a été mesurée à 6,1.

Le séisme, qui a provoqué d’importants dégâts sur l’aéroport international Clark, aéroport secondaire de la capitale [...], a fait trembler les immeubles de Manille, provoquant des scènes de panique. La secousse, la plus forte depuis des années à frapper la zone, s’est produite à 17h11, à une profondeur de 40 kilomètres. Son épicentre était à [...] environ 100 km au nord-ouest de Manille.

Les Philippines se trouvent sur la « ceinture de feu » du Pacifique, où la collision de plaques tectoniques provoque de fréquents tremblements de terre et une importante activité volcanique. Le séisme le plus meurtrier dans l’archipel depuis que les magnitudes sont mesurées a eu lieu en 1976, tuant des milliers de personnes, jusqu’à 8 000, selon certaines estimations. »

Manille est située sur la ceinture de feu. II y a plusieurs volcans actifs dont le Taal et le Pinatubo. Même si cela arrive peu souvent, lorsque l’un de ceux-ci entre en éruption, il faut évacuer les milliers d’habitants des environs afin de les protéger des possibles coulées de lave ou des cendres volcaniques. Cependant, les éruptions volcaniques ne représentent pas un risque naturel important pour les habitants de Manille puisque les volcans sont situés à plusieurs dizaines de kilomètres de la capitale et sont peu fréquents.

« Quelque 1,95 million, c'est le nombre de personnes touchées par les inondations qui ont ravagé cette semaine la capitale des Philippines, Manille, d'après les autorités. Un bilan préoccupant qui indique également que parmi celles-ci 300 000 personnes ont dû quitter leur logement et rejoindre des centres d'urgence pour échapper au déluge survenu dans la ville. En effet, en 48 heures l'équivalent d'un mois de précipitations est tombé, inondant plus de 80% de la capitale.

[...] Un rapport gouvernemental recommandait, en 2009 déjà, le déplacement de 2,7 millions de personnes vivant dans les immenses taudis de Manille près de rivières, de lacs et d'égouts. Un habitant de la capitale sur trois était concerné et ce projet, évalué à 2,2 milliards d'euros, prendrait dix ans. Or, cette somme est colossale dans un pays où 25 millions de personnes (plus d’un quart de la population) vivent avec moins de 1 dollar par jour. »

Les digues brise-lame au large de la baie de Manille permettent d’amortir ou briser les fortes vagues avant d’atteindre le littoral. Ces vagues dévastatrices surviennent lors des typhons. Ces digues, s’étalant sur plusieurs kilomètres, parviennent à réduire l’impact des vagues sur le rivage.

« Identification du risque : Dans de nombreuses localités, les centres d'évacuation étaient complètement détruits. Avec des typhons plus dévastateurs en raison des changements climatiques, [...] les infrastructures anti-typhon seront nécessaires. 

Actions prises : La PDRF en collaboration avec le gouvernement a construit un bâtiment à deux étages utilisé comme centre d’évacuation. 

Retombées du projet : Le bâtiment qui est utilisé comme école, sert aussi à prévenir et à éduquer la population sur les mesures à prendre en cas de désastre naturel. »

Créé en 1972 par décret présidentiel, le PAGASA* est une agence gouvernementale rattachée au ministère de la Science et de la Technologie et a comme mandat de collecter de l’information et faire des prévisions météorologiques sur les nombreux phénomènes naturels touchant l’archipel des Philippines (typhon, tremblement de terre, tornades, inondations, etc.) Pour se faire, l’équipe de scientifiques se sert des nombreux radars disposés à travers le pays. En cas de catastrophe naturelle, l’agence peut émettre des alertes toutes les six heures. Pour les citoyens de la ville de Manille, les informations diffusées par cette agence permettent aux habitants d’adopter les bons comportements afin d’être en sécurité. 

Les populations les plus vulnérables sont souvent installées le long du littoral, exposées ainsi aux différentes catastrophes naturelles comme les fortes vagues provoquées par les typhons. Bien que les maisons soient construites sur pilotis afin d’éviter d’être inondées, elles demeurent précaires et risquent la destruction lors des catastrophes naturelles. Pour une partie des Manillais, il s’agit malgré tout d’un lieu abordable où se loger, près de l’activité économique de la capitale.