Plusieurs pays développés doivent une bonne partie de leur prospérité économique au développement de l’industrialisation. Plusieurs facteurs ont permis l’implantation d’un grand nombre d’usines dans certains États donnant naissance à des territoires industriels.

« Les études historiques sont aussi là pour montrer l’importance de l’accès aux marchés dans les choix de localisation des entreprises. La plupart des villes ayant connu un essor précoce ont bénéficié d’une localisation offrant un bon accès aux marchés environnants : ce sont soit des villes portuaires, soit des villes frontière, soit des villes constituant un réseau de communication dont elles étaient le centre. Quant aux études empiriques récentes portant sur l’analyse des choix de localisation des entreprises, elles montrent que la proximité des grands marchés est un déterminant important influençant les décisions des entreprises. »

« La présence de terres arables, de ressources minières, d’un accès à la mer, d’un fort ensoleillement ou tout autre avantage relatif permet donc d’expliquer certains choix de localisation, en particulier pour les entreprises utilisant intensément ces facteurs de production. »

La population qui réside à l’intérieur des juridictions de la province de l’Ontario et des huit États américains des Grands Lacs est estimée à plus de 60 millions de personnes dont un peu plus de la moitié située dans le bassin des Grands Lacs, soit 10 % de la population américaine et 25 % de la population canadienne. La majeure partie des hommes et des activités économiques, [comme l'industrie automobile], est concentrée dans les régions urbaines métropolitaines.

Les principales villes américaines de la région des Grands Lacs sont Duluth et Minneapolis, Chicago, Detroit, Cleveland et Columbus, Indianapolis, Milwaukee, Buffalo et Pittsburgh. Les principales villes canadiennes, toutes situées en Ontario, sont Toronto, Hamilton, Sarnia, Windsor et Thunder Bay.

« ArcelorMittal Dofasco est le plus important producteur d’acier laminé à plat au Canada. Le transport maritime sur les Grands Lacs et la voie maritime représente un avantage commercial de premier ordre pour ArcelorMittal et un aspect indissociable de nos activités depuis les tout débuts – il y a 106 ans. Plus de 185 navires acheminent chaque année 5,2 millions de tonnes métriques de minerai de fer et de charbon à nos quais de Hamilton afin de produire l’acier, sans compter les autres matières, comme des dalles d’acier et du fer blanc à étamage mince. Il s’agit là pour nous d’une manière directe, rentable et durable d’acheminer ces énormes volumes de matières premières. Notre réussite dépend du succès de notre chaîne d’approvisionnement, qui comprend la Voie maritime du Saint-Laurent et les opérateurs de navires qui transportent nos matières. »

- Sean Donnelly, président et chef de la direction d’ArcelorMittal Dofasco

« Malgré des améliorations, les États-Unis et le Canada ne parviennent pas encore à protéger les Grands Lacs de la pollution, selon la Commission mixte internationale (CMI). Des eaux usées et des produits chimiques industriels, notamment, continuent de polluer les cinq lacs qui fournissent de l'eau potable à environ 40 millions de personnes, selon le rapport de la Commission. [...] Le rapport préconise l'amélioration des installations de traitement de l'eau potable et des eaux usées, ainsi que le renforcement des règlements sur l'eau propre.

Il s'agira en particulier de limiter le ruissellement du phosphore, en grande partie responsable de la croissance des algues nuisibles dans le lac Érié. Il stipule également qu'il faut davantage travailler pour identifier les nouveaux types de contamination, comme les produits chimiques ignifuges, et développer des stratégies pour les limiter. [...] Le lac Érié compte la plus grande population de poissons des Grands Lacs. Ce lac a particulièrement attiré l'attention des observateurs qui ont écrit le rapport, notamment parce que les algues toxiques y prolifèrent depuis quelques années. »

« Selon les estimations dévoilées mercredi par Greenpeace, l'impact financier généré par les polluants de l'air serait considérable et oscillerait autour de 50,5 milliards $ CAN. Cette facture de la pollution est, avant tout, générée par les coûts engendrés pour soigner les personnes affectés par des polluants, ainsi que par leur absence au travail. 

[...] « De toute évidence, la combustion des énergies fossiles ne fait pas que brûler notre planète, elle a aussi un impact sur notre santé et notre économie», a fait valoir le responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace-Canada.

[...] Dans sa dernière étude des impacts de la pollution publiée en 2019, [Environnement Canada] estimait qu'environ 14 600 décès de Canadiens par année pouvaient être liés, en partie, à la pollution atmosphérique. Du nombre, environ 6700 surviendraient en Ontario et 3800 au Québec.    

« Les risques de mortalité liée à la pollution atmosphérique sont plus élevés en Ontario et au Québec, soulignant la combinaison d’une haute densité de population et des niveaux de pollution atmosphérique élevés, et plus faibles au Nunavut et au Yukon», avait expliqué Environnement Canada. »

Voir la vidéo

Jadis le berceau industriel de l’automobile de l’Amérique du Nord, Détroit a entamé un long déclin dès le début des années 1960. Les trois grands grands constructeurs automobiles (GM, Ford et Chrysler) ont progressivement délocalisé la production permettant ainsi de diminuer leur coût de production et de faire face à la concurrence des voitures étrangères envahissant le marché étatsunien. 

La situation économique se détériorant, la population de Détroit est passée de 2 000 000 d’habitants dans les années 1960 à 700 000 au milieu des années 2000. La crise financière de 2008 a aggravé davantage l’endettement de la ville. C’est en 2013 que Détroit a déclaré faillite et s’est retrouvée en défaut de paiement de ses obligations (écoles, distribution d’eau, employés municipaux, etc.) C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’une ville de cette taille se retrouve insolvable. Depuis, Détroit tente de renouer avec la prospérité d’antan.

Les rodomontades¹ antidélocalisation de Donald Trump n’auront pas fait illusion très longtemps. Le 3 janvier, le président américain avait crié victoire lorsque Ford avait annoncé qu’il renonçait à investir au Mexique dans une nouvelle usine pour assembler la Focus. Mais le locataire de la Maison-Blanche ne s’imaginait pas que, six mois plus tard, le constructeur automobile déciderait finalement de produire ce modèle en… Chine. À partir de 2019, les voitures destinées au marché américain seront en effet importées de sa coentreprise située à Chongqing, a annoncé le groupe, mardi 20 juin.

[...] Actuellement, le modèle est fabriqué sur le site de Wayne, dans le Michigan, mais Ford affirme qu’il est de plus en plus difficile de maintenir ce choix au regard de la maigreur des marges qu’il en dégage. La faiblesse du prix de l’essence a détourné la demande pour ce type de petits véhicules au profit des gros 4 × 4 et pick-up, fragilisant encore un peu plus leur rentabilité [...] Le groupe affirme que cette décision devrait lui faire économiser près d’un milliard de dollars par rapport au projet de San Luis Potosi.

[...] Ford n’est pas le premier constructeur à décider d’importer des véhicules fabriqués en Chine vers les États-Unis. General Motors (GM) a déjà commercialisé 30 000 Buick Envision et quelques milliers de Cadillac CT6 made in China. Volvo, qui appartient désormais au groupe chinois Geely, exporte également des voitures assemblées dans le pays vers le marché américain.

¹Fanfaronnades

Pour attirer des entreprises sur son territoire ou maintenir des emplois en place, les gouvernements offrent des subventions de toutes sortes aux industries : prêts sans intérêt, participation dans l’entreprise, congé de taxes, subventions des salaires, etc. Une autre façon pour les gouvernements de maintenir les emplois industriels locaux, c’est d’investir dans les infrastructures (autoroutes, hôpitaux, écoles, aqueducs, etc.) Par exemple, en participant financièrement au renouvellement des wagons de métro de Toronto, le gouvernement de l’Ontario favorise le maintien des emplois de l’usine de wagons de train de Thunder Bay détenu par la multinationale Alstom.