« [À la suite de la dislocation de la Huronie], plusieurs facteurs ont convaincu les Wendat de partir vers [la région de Québec] […] L’émigration dans l’Est menait à un environnement familier, tant en termes de population que de milieu terrestre. […] Des liens historiques – leurs ancêtres avaient habité [...] Québec (Stadaconé) – et des voyages d’affaires dans la région avaient créé un lien durable entre les Wendat du 17e siècle et les habitants de la vallée du Saint-Laurent. »

Signifiant « Notre magnifique territoire » en wendat, le Nionwentsïo est le territoire ancestral revendiqué par les Hurons-Wendat. Ce territoire se délimite au nord par la rivière Saguenay, à l’est par la rivière Saint-Jean, à l’ouest par la rivière Saint-Maurice. La limite sud se rend jusqu’à l'État du Maine aux États-Unis. Il est à noter que certaines parties du territoire revendiqué par les Hurons-Wendat sont également revendiquées par d’autres nations autochtones.

Depuis 2000, dans la communauté de Wendake, un nouveau mode de scrutin a été mis en place afin de mieux représenter la façon traditionnelle de désigner des chefs. Désormais, les membres de la nation choisissent dans un premier temps un chef familial et, dans un deuxième temps, le grand chef de la Nation huronne-wendat. Les chefs familiaux se voient attribuer des responsabilités diverses (développement économique, santé, éducation, etc.). C’est à la suite d’un référendum que la communauté a adopté ce mode de scrutin, le tout devant tout de même être conforme avec les règles imposées par le gouvernement fédéral.

La Loi sur les Indiens, adoptée en 1876 par le gouvernement canadien, dicte le fonctionnement des communautés autochtones sur plusieurs aspects encore aujourd’hui. Cela rend complexe l’autodétermination des Hurons-Wendat. En plus du gouvernement fédéral, la communauté huronne-wendat doit tenir compte des autres gouvernements (municipal et provincial) pour faire avancer des dossiers (accès à l’eau potable, accès à l’éducation, offre de loisirs, etc.)

« Katrine Canapé-Picard, […] membre des Nations wendat et innue, souhaitait vraiment revenir dans la communauté où elle avait grandi jusqu’à ses 21 ans. […] «J’ai réalisé que ce serait bien pour ma fille d’y étudier, de découvrir sa culture ”, explique-t-elle. Selon elle, son enfant ne pourra bénéficier des activités offertes à Wendake, ce service étant réservé en priorité aux résidents de la communauté. […] [E]lle et sa famille vivent dans une maison à Loretteville – à quelques mètres à peine de [la communauté]. Il y a peu de maisons à vendre à Wendake, mais ce qui complique le marché, ce sont les règles qui l’encadrent. En effet à cause de la Loi sur les Indiens les biens qui sont situés sur les communautés sont insaisissables. Les acheteurs doivent donc passer par le Conseil de la Nation huronne-wendat pour obtenir un prêt immobilier, parce qu’aucune banque ne peut faire ce genre de prêts aux Premières Nations. »

« […] Considérée comme une langue éteinte depuis le tournant du 19e siècle, la langue wendat est très imagée. « Pour la couleur bleue, par exemple, on dit "c'est comme le ciel" ; […] pour le jaune, on dit “c’est comme la fleur de courge” » dit Arakwa Siouï, qui donne des formations en langue wendat […]. Les tentatives de revitalisation [datent]. Mais c'est il y a sept ans qu'est né le projet Yawenda, dont le nom signifie « la voix ». Il vise à doter la communauté wendat d'outils linguistiques, pour assurer la transmission de la langue wendat de façon permanente à Wendake. « Le mandat était vraiment de développer des outils d'enseignement pour le primaire », poursuit Mme Siouï. » 

C’est aux abords de la rivière Akiawenrahk’ (Saint-Charles) que la Nation huronne-wendat s’est établie il y a plusieurs centaines d’années, à la suite de la dislocation de la Huronie au milieu du 17e siècle. Il s’agit d’une enclave au sein de la ville de Québec pour les 2 100 membres de la communauté. Il est important de distinguer la communauté de Wendake, où demeurent les citoyens hurons-wendat, du Nionwentsïo, qui est le territoire revendiqué où des activités comme la trappe, la chasse et la pêche se pratiquent.

« Historiquement, selon le directeur [au Développement économique et aux Projets majeurs de la Nation], la nature entrepreneuriale des Hurons-Wendat a toujours fait partie de son ADN. « À l’époque de l’arrivée de Jacques Cartier et de Samuel de Champlain, la Nation huronne-wendat contrôlait le commerce de Tadoussac jusqu’aux Grands Lacs. Et la langue de commerce était le huron-wendat. […] Si, dans les premières années de la fondation de Wendake au 17e siècle, [l’économie de la communauté était surtout centrée sur l’artisanat, aujourd’hui] l’économie huronne-wendat s’est beaucoup diversifiée. » « C’est très large maintenant. On a des entrepreneurs au niveau commercial, de la distribution. On en a autant au niveau de la construction et dans le tourisme » énumère M. Picard. »

« [Fruit de luttes acharnées], la Nation huronne-wendat de Wendake devient propriétaire de 5% du parc éolien Rivière-du-Moulin [située dans la réserve faunique des Laurentides].

[...] « Développer le territoire huron-wendat est une façon pour la communauté de prendre sa place dans l’économie du Québec », fait valoir le vice-grand chef, Jean Vincent. »

« Désigné en langue huronne-wendat par le toponyme Ya’nienhonhndeh, signifiant « là où l’on cueille les plantes médicinales », ce lieu est occupé par les membres de la Nation huronne-wendat depuis des temps immémoriaux. Nos ancêtres y ont récolté d’abondantes ressources fauniques, halieutiques (pêche) et végétales indispensables à leur subsistance. Ils y ont pratiqué la chasse du gros et du petit gibier, la pêche, le piégeage des animaux à fourrure et la récolte des végétaux, telles les plantes médicinales, et ce, pendant toutes les saisons de leur cycle annuel d’exploitation. [...] Cela en fait un patrimoine à forte valeur identitaire. »