Qu’est-ce qu’un peuple autochtone?

Selon l’étude de José Martínez Cobo, rapporteur spécial des Nations Unies :

« Par communautés, peuples et nations autochtones, il faut entendre ceux qui, liés par une continuité historique avec les sociétés antérieures à l’invasion et avec les sociétés précoloniales qui se sont développées sur leurs territoires, se jugent distincts des autres éléments des sociétés qui dominent à présent sur leurs territoires ou parties de ces territoires. »

Que comprends-tu de cette définition? Écris dans tes mots ce qu’est un peuple autochtone.

Carte schématique à compléter.

Eeyou Istchee - Le territoire des Cris du Québec

La population crie du Québec s’élève 18 672 individus en 2023. Elle est répartie en neuf villages comme tu peux l’observer sur la carte. La communauté de Chisasibi est la plus peuplée avec 5 322 habitants, suivie de Mistissini avec 3 846 habitants.

La convention de la Baie-James et du Nord du Québec prévoit la division du territoire en trois catégories de terres:

• catégorie 1 : terres à l’usage exclusif des Cris;

• catégorie 2 : terres publiques où les Cris ont l’exclusivité de la chasse, de la pêche et du piégeage. Partage du pouvoir entre les Cris et la municipalité de la Baie James;

• catégorie 3 : terres publiques sur lesquelles les Autochtones (Cris, Inuits et Naskapis) ont le droit de chasser, de pêcher et de piéger certaines espèces.

Ententes avec le gouvernement du Québec

L’organisation du territoire et de la société des Cris est en partie déterminée par les ententes conclues avec les gouvernements au cours des dernières années. Plusieurs traités ont été signés avec les gouvernements du Québec et du Canada, mais deux d’entre eux sont particulièrement importants.

La convention de la Baie-James et du nord du Québec a été signée en 1975 suite à plusieurs revendications des Cris. En effet, le gouvernement québécois avait entrepris la construction d’importantes centrales hydroélectriques sur leur territoire, sans leur consentement. L’entente comprend les éléments suivants:

• la création d’institutions comme des écoles, des centres de santé, des services de police et d’incendie et un service de voirie;

• un support financier du gouvernement du Québec à la communauté crie;

• la délimitation de territoires où les Cris détiennent des droits ancestraux de chasse, de pêche et de piégeage exclusifs;

• l’instauration d’un régime de sécurité du revenu pour les chasseurs, pêcheurs et trappeurs cris.

La Paix des Braves est une entente signée en 2002 entre le gouvernement du Québec et la nation crie. Cette entente prévoit:

• un soutien financier de 70 millions de dollars par année du gouvernement du Québec à la nation crie;

• l’attribution de contrats à des entreprises cries pour une valeur de 800 millions de dollars pour la durée de l’entente (50 ans);

• le développement du projet hydroélectrique Eastmain-Rupert par Hydro-Québec;

• la participation des Cris à l’approbation des projets d’exploitation des ressources naturelles sur le territoire.

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Aussi connue sous le nom de LG-2, la centrale Robert Bourassa (sur l'image) est située sur la rivière La Grande.

Contrer l’éloignement

Les villages du territoire d’Eeyou Istchee sont très éloignés les uns des autres. Ainsi, près de 1200 kilomètres séparent les communautés de Chisasibi et de Waswanipi, situées aux deux extrémités, ce qui représente près de 13 heures en voiture.

L’ouverture de la route de la Baie-James en 1974 et celle de la Transtaïga en 1986 facilitent et multiplient les échanges entre les villages cris ainsi qu’avec l’extérieur. Longue de 666 kilomètres, la Transtaïga relie plusieurs centrales d’Hydro-Québec, dont celles de La Grande-1 et de La Grande-2.

Depuis 1982, les Cris du Québec possèdent leur propre compagnie aérienne : Air Creebec. Cette ligne aérienne régionale relie près d’une vingtaine de communautés établies autour de la Baie James et de la Baie d’Hudson, ce qui contribue à briser l’éloignement des Cris.

Le mode de vie traditionnel

«Pour de nombreuses familles, la trappe représente une source importante de revenus. L’automne le trappeur part sur sa “ligne de trappe” pour quelques mois. Il revient périodiquement dans la communauté pour y faire des provisions. À son retour, au printemps, il vend ses peaux de castors, de lynx et de martre.

La Convention de la Baie-James et du Nord québécois garantit des revenus aux chasseurs et aux piégeurs cris qui veulent continuer à pratiquer cette activité ancestrale.[...]

La trappe est de mieux en mieux organisée dans les communautés. Ainsi, l’Association des trappeurs cris subventionne les trappeurs afin de les aider à payer leur transport en hélicoptère ou en hydravion, l’essence pour leur motoneige et une radio à ondes courtes pour rester en contact avec la communauté. Elle offre également des programmes de formation aux jeunes qui voudraient apprendre ce métier.»

Visionne cette vidéo sur les activités traditionnelles des Cris.

L’exploitation minière

Les ententes signées avec les gouvernements du Québec et du Canada prévoient la collaboration des Cris aux projets d’exploitation des ressources naturelles du territoire (mines, forêts, hydroélectricité). Les Cris se montrent favorables à l’exploitation de ces ressources si elle leur procure des avantages économiques et sociaux et qu’elle respecte les principes du développement durable.

Par exemple, en 2011, l’entreprise Goldcorp a signé une convention avec les Cris de Wemindji et le Grand Conseil des Cris concernant l’exploitation de la mine d’or Éléonore située sur le territoire d’Eeyou Istchee. Ainsi, l’entreprise accorde la priorité d’emploi aux Cris pour tout ce qui concerne le projet minier. À compétences égales, les contrats entourant l’exploitation de la mine sont attribués à des entreprises cries. De plus, Goldcorp s’engage à respecter et promouvoir la culture traditionnelle crie. Par exemple, la souplesse des horaires de travail - deux semaines de travail suivies de deux semaines de congé - permet aux Cris de continuer à chasser, à pêcher et à trapper. Enfin, la nation autochtone reçoit des redevances sur l’exploitation de la mine.

Regarde la vidéo de Radio-Canada pour en apprendre davantage l’inauguration de cette mine.

Les infrastructures touristiques

Les Cris ont développé l’industrie du tourisme sur leur territoire. Il est possible pour les touristes de visiter l’Institut culturel cri situé à Oujé-Bougoumou ou encore de pêcher et de chasser dans une pourvoirie. Plusieurs d’entre elles sont installées le long de la route Transtaïga.

Voici un message du Département du tourisme de la Nation Crie de Mistissini :

« [Nous offrons] de l’information sur l'ensemble des activités touristiques offertes sur le territoire traditionnel des Cris. Que ce soit pour la pêche, la motoneige ou l'écotourisme, notre Département du tourisme a l'expertise nécessaire pour vous aider et vous guider dans la planification de votre séjour à Mistissini. Les permis de pêche sont également disponibles au Bureau du tourisme, situé au troisième étage de l'Auberge Mistissini. Nos services sont offerts en anglais, français, et bien sûr, en Cris. »

Protéger et restaurer le territoire exploité

Signée en 2002, la Paix des Braves définit un « régime forestier adapté » qui prévoit une meilleure prise en charge du mode de vie traditionnel des Cris et une plus grande participation des Autochtones à la planification de l’exploitation forestière.

« [Le régime forestier adapté] contient des modalités particulières, en faveur des Cris :

• préserver ou conserver des portions de chaque aire de trappe fondamentale;

• protéger 1 % des sites d’intérêt particulier;

• maintenir ou améliorer 25 % des territoires forestiers d’intérêt faunique;

• maintenir le couvert forestier et protéger les forêts adjacentes aux cours d’eau;

• établir une concertation pour développer les réseaux d’accès;

• participation des trappeurs à l’élaboration des plans d’aménagement forestier [...]. »