L’exode des familles

Entre 2019 et 2020, le phénomène de l’exode vers la banlieue se poursuit et s'accélère. En effet, on note une augmentation de 29,9% (6 700 à 8 700) des familles qui quittent Montréal pour s'acheter une maison en banlieue. Le phénomène est également en augmentation pour l’achat d’un condo. Pour ce marché, il s’agit d’une augmentation de 42,1% (2 850 à 4 050).

Question : Selon toi, pourquoi les familles décident-elles de quitter la ville pour s’établir en banlieue?

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La congestion routière

« La congestion de la circulation dans l’île de Montréal et aux abords de la métropole n’est pas un phénomène nouveau. Depuis des années, la ville est en proie aux embouteillages. Parce que c’est une île et que les ponts et tunnels pour y accéder se transforment en goulots d’étranglement aux heures de pointe. Parce que les habitants de l’aire métropolitaine préfèrent souvent la voiture aux transports en commun. Et enfin, parce que le réseau routier de l’agglomération est en piteux état et nécessite des réparations. [...] »

« On fait face à un réseau qui est sur le bord de la catastrophe en permanence, considère Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain [...]. La moindre anomalie qui force à fermer une voie fait en sorte que le réseau bloque complètement. »

Quelques chiffres intéressants

• L’achalandage des transports collectifs dans la région métropolitaine s’est accru de 28,5% entre 1996 et 2012.

• En 2012, les 5 lignes de trains de banlieue de l’AMT ont enregistré plus de 17,4 millions de déplacements, une hausse de 4,8% par rapport à 2011.

• En 2012, près de 25,6 millions de déplacements ont été effectués sur les 86,2 km de voies réservées de la région métropolitaine. 160 lignes d’autobus y circulent.

Impact du télétravail

« L’étalement urbain [...] a pris une dimension plus grande qu’avant. Avant, les gens allaient vivre à 30 ou 45 minutes du travail et ils faisaient la navette tous les jours pour aller travailler », relève l’expert. Or, dans le contexte actuel, « on a des gens qui vont aller habiter à deux ou trois cents kilomètres de leur bureau en se disant qu’ils vont faire du télétravail et aller au bureau une fois de temps en temps », ajoute M. Meloche.

[...] Les départs de Montréal vers la banlieue de plus en plus lointaine peuvent avoir des effets sur l’environnement, puisque le recours à la voiture pour se déplacer au quotidien, notamment pour aller faire l’épicerie ou pour amener les enfants à la garderie, est généralisé en dehors des grands centres, relève M. Meloche. « Au bout du compte, je vais augmenter mon kilométrage de 15-20 % à la fin de l’année, même si je fais du télétravail. »

Se déplacer vers Montréal

« 6h45, intersection des rues Iberville et Beauchesne dans la ville de Repentigny. Plusieurs travailleurs et étudiants attendent patiemment l’arrivée de l’autobus dans la noirceur et l’air glacial d’un matin de janvier. L’autobus arrive finalement, 10 minutes en retard, presque bondé déjà même si le circuit en est à ses débuts. Le trajet durera environ 1 heure, si les conditions routières et atmosphériques sont clémentes, bien entendu. [...]

Malgré une demande toujours croissante, on ne peut que constater l’inefficacité du transport en commun lorsqu’il s’agit de desservir les zones éloignées du centre de la ville de Montréal. [...]

Les banlieusards préfèrent utiliser leur voiture malgré les embouteillages, la pollution et les coûts puisqu’elle est plus confortable, plus autonome et beaucoup plus rapide que le transport en commun. »

Des stationnements incitatifs

« Les stationnements incitatifs demeurent une mesure efficace pour amener les gens à prendre le transport en commun, rappelle M. Pépin. Le stationnement à la station de métro Radisson permet d’ailleurs aux gens de l’est de Montréal, mais aussi aux banlieusards de combiner l’utilisation de leur véhicule et du métro pour se rendre au centre-ville. »

Ce système, toutefois, est victime de son succès. Plusieurs stationnements sont bondés très tôt le matin, ce qui oblige les utilisateurs à se lever à l'aurore pour s’assurer d’avoir une place.

Les projets de transport en commun en développement

La plupart des projets en cours du plan 2020 de la Société de transport de Montréal (STM) concernent davantage le maintien des infrastructures actuelles; certaines parties du métro ont plus de 47 ans. Le remplacement des trains de métro vers les trains Azur et les rénovations des systèmes de télécommunication et de contrôle des procédés d'exploitation sont les priorités.

Le pont Champlain

« Le nouveau pont Champlain, [...] dispose d’une piste multifonctionnelle pour les piétons et les cyclistes en plus d’un tablier central qui accueillera le Réseau express métropolitain (REM) [...].

« Le vieux pont était surtout fait pour les automobiles. Le nouveau est conçu pour les cyclistes, les voitures et pour le train qui circulera en son centre », analyse le professeur adjoint Département de génie du bâtiment, civil et environnemental à l’Université Concordia, Fuzhan Nasiri, qui estime que cette nouvelle structure favorisera la «multimodalité» et le développement économique de la Rive-Sud.

Une configuration qui devrait servir de modèle pour les prochains ponts qui seront bâtis dans la province, estime le chargé de cours Pierre Barrieau, qui enseigne la planification du transport dans plusieurs universités de la province. »